Petite introduction au sujet

L’épilation intime chez les femmes d’aujourd’hui : un très vaste sujet jamais étudié jusqu’ici sous l’angle sociologique. Que sait-on au juste du rapport que les femmes contemporaines entretiennent avec cette partie de leur corps ? Bien peu de choses en somme puisque la seule fois que le sujet est abordé, c’est avec moult clichés par les magazines people et féminins ainsi que dans quelques films et séries télé. En effet, aborder le sujet de l’épilation intime amuse lorsque l’on en parle de façon générale mais crée un profond malaise lorsque il est évoqué en rapport à une personne en particulier. Ainsi, même entre amies, les femmes sont généralement assez frileuses à parler de la façon dont elles épilent cette partie de leur anatomie.

En effet, soulignons que les médias (magazines, séries télé, films) ont largement participé à instaurer l’idée selon laquelle, en 2010, l’épilation du pubis chez les femmes devait être une pratique des plus rigoureuses. Dès lors, la guerre au poil devrait s’imposer comme une priorité absolue des femmes modernes, la non-épilation ou l’épilation minimale du pubis apparaissant comme des comportements déviants, peu hygiéniques et archaïques. Dans la série Sex and the City, succès populaire auprès du public féminin, Carrie Bradshaw, interprétée par Sarah Jessica Parker,  mentionne plusieurs fois son dégout pour les poils pubiens et sa passion pour l’épilation brésilienne (épilation intégrale des lèvres et du pubis hormis une très fine bande de poil verticale plus étroite que le « ticket de métro »). Interrogée par une revue people américaine, l’actrice Eva Longoria était, pour sa part, allée jusqu’à déclarer qu’elle ne s’était sentie femme que le jour où elle commença à pratiquer régulièrement l'épilation intégrale.

Force est de constater, et les femmes qui me lisent le savent bien, que rares sont celles qui avouent ne pas s’épiler ou, en tous cas, n’ôter que ce qui dépasse du maillot de bain. Alors que d’un côté les magazines féminins encensent le confort et l’esthétisme du pubis complètement lisse, de l’autre les fantasmes masculins, particulièrement influencés par l’industrie du X, ont fait de la femme imberbe un véritable idéal. Le développement de la pornographie sur internet ou à la télévision transforma profondément les normes des adolescents et adolescentes en matière de sexualité. En 2008, un sondage CSA révélait que 80% des garçons de 14 ans et 45% des filles du même âge avaient déjà regardé un film pornographique. Or, notons bien que le poil pubien est complètement exclu de ce genre de productions. Les actrices X se doivent ainsi toutes d'être impeccablement imberbes. Bercées par cette représentation du sexe féminin, les jeunes filles et jeunes garçons ne manqueront pas d’en faire une norme faisant ainsi naître une véritable pression sociale. 

A première vue, on pourrait très facilement imaginer que de par la pression sociale pesant sur elles, les jeunes femmes (15-35 ans) pratiqueraient massivement l’épilation intégrale. Or, aux vues de notre enquête, c’est bien loin d’être le cas et aucun schéma en matière d’épilation intime ne se dégage réellement. C'est ce que nous verrons par l'intermédiaire des résultats suivants. 

2 commentaires:

  1. J'aime bien ton article bon courage a toi :)

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  2. Sujet passionnant et bien moins anodin qu'il n'y paraît. J'ai une fille de 14 ans et je crains pour elle cet affreux diktat.

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